La Reine mère du l’ouest “Xiwangmu”

La Reine mère du l’ouest “Xiwangmu”

Xiwangmu est une déesse du panthéon classique chinois dans lequel les divinités masculines prédominent par tradition. Malgré que les divinités féminines ne disposent pas d’autant d’importance que les dieux, Xiwangmu joue un rôle considérable dans la mythologie chinoise en tant que chef des immortelles du paradis de l’Ouest. Elle réside dans un palais de jade situé sur le Mont Kunlun où poussent les pêchers de longévité. Selon les plus anciennes descriptions sur elle, mentionnées dans le Livre des monts et des mers –« Shanhuajing » datant du IIIe siècle av. J. C., elle y apparaît comme une divinité féroce avec des dents de tigre et une queue de léopard accompagnée d’un oiseau bleu à trois pattes qingniao. Dans un document historique de la dynastie Zhou (1121-256 av. J.C.) vraisemblablement une fiction écrite sous les Jin, Xiwangmu est représentée comme une belle femme à qui le Roi Mu rend visite. Il semblerait que ce soit sous les Han (206 av.-220 apr. J.C.), que le Roi Mu serait associé au Roi père de l’Est « Dongwanggong », son pendant, avec qui elle serait en charge des immortels. Ceci nous montre que son image de déesse d’immortalité est apparue tardivement avec le culte du taoïsme.
Dans les iconographies traditionnelles, elle est souvent représentée avec son sceptre dans la main gauche et un panier de pêches de longévité dans la main droite. Elle peut porter une peau de léopard et être accompagnée de ses servantes et de l’oiseau bleu à trois pattes qingniao, qui serait associé à la femme mystérieuse des neuf cieux, messagère de Xiwangmu, qui aurait fabriqué le char indiquant le sud qui permit à l’Empereur Jaune (Huangdi), souverain mythique de l’antiquité chinoise, de guider son armée.

Sur cette peinture elle est représentée assise sur son char tiré par un cerf, autre symbole de longévité, elle porte son sceptre dans sa main droite. Elle est accompagnée de deux servantes et sa messagère qui, on a l’impression, se transforme en l’oiseau qingniao. Toute la composition se déroule dans les cieux, l’élément naturel de Xiwangmu. La monture reprend le thème de la longévité avec la soie délicatement tissée de pêches de longévité.
Grande peinture en hauteur, encre et polychromie sur soie. Monture en soie tissée de pêches de longévités. Les embouts en ivoire. Chine, XVIIIème siècle. (Restaurations). Dim. 180 x 70 cm.

Provenance: Ancienne collection du comte Constantin de Laptew (1885-1972), descendant en ligne directe des princes souverains de Valachie et de Moldavie. Diplomate, nommé en 1920 consul de Roumanie en Egypte, à Varsovie et à Constantinople, transféré à Londres où il devient ministre près la délégation roumaine jusqu’en 1939. Une grande partie de ses biens ont été légués à son unique neveu Paul Constantin de Laptew.

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