Audap
12 juin 2025
Paris

Lot 3

Suzuki Harunobu (Japon, 1725-1770)

Trois estampes, chuban tate-e, d’une série anonyme sur les Trois Poèmes Vespéraux (Sanseki waka). Signés Suzuki Harunobu ga. 1766-1767. (Petites restaurations). Dim. 28,2 x 20,4 cm

Ces trois gravures font partie d’une série sans titre de trois estampes illustrant les Trois Soirées, chaque composition présentant un cartouche rectangulaire contenant des vers de la quatrième section du Shin Kokinshu (une anthologie de poésie waka compilée en 1206). Ces compositions sont des réinterprétations d’une estampe de Nishikawa Sukenobu (1671- v. 1750): Ehon Yamatoi hiji (1735-42), preuve intéressante de la dette d’Harunobu pour le maître.

Soirée près des marais
Dans cette composition, un homme debout lit attentivement une lettre, une femme à ses pieds tient un shamisen. instrument associé aux maisons de plaisir. Le poème apparaissant ici dans les cadres est une compositions du poète médiéval Saigyo Hoshi (1118-90):

Kokoro naki
mi ni mo aware wa
shirarekeri
shigi tatsu sawa n
o aki no yugure

Contre ma volonté, un
sentiment de mélancolie a
envahi mon coeur…
sur le marais où le bécassine s’envole
à l’automne, au crépuscule.

Shin kokinshu IV, 362 (Kokka Taikan, Matsushita Daisaburo et al. 2 Vols. Tokyo: Kawai Matsudaira, 1903, p. 178)

Courtisane lisant
Dans la deuxième, une femme allongée lit un album, appuyée sur son coude, une autre se tient, regardant l’horizon,une pipe à la main. Le poème apparaissant ici dans les cadres est une compositions du poète médiéval Jakuren Hoshi (1139 – 1202):

Sabishisa wa
sono iro to shi mo
nakarikeri
maki tatsu yama no
aki no yugure

Solitude —
même la chaleur des couleurs
en est absente…
là où poussent les sapins noirs, les montagnes
à l’automne, au crépuscule.

Shin kokinshu IV, 361 (Kokka Taikan, Matsushita Daisaburo et al. 2 Vols. Tokyo: Kawai Matsudaira, 1903, p. 178)

Courtisanes près de l’eau
Deux femmes sur une terrasse projetée au dessus d’une étendue d’eau. L’une assise s’appuie à la balustrade, tenant une pipe, l’autre debout, regarde au loin avec la première. Le poème apparaissant ici dans les cadres est une compositions du poète médiéval Gonchunagon Sadaie (1162 – 1241):

Miwataseba
hana mo momoiji mo
nakarikeri
ura no tomaya no
aki no yugure

Autant que le regard
porte, ni floraison ni
érable rouge n’y sont présents…
seule une hutte de chaume près du rivage
à l’automne, au crépuscule.

Shin kokinshu IV 363 (Kokka Taikan, Matsushita Daisaburo et al. 2 Vols. Tokyo: Kawai Matsudaira, 1903, p. 178)

Sur celles-ci, les maisonnettes sont des reprises de Sukenobu.

Traductions issues de Harunobu and His Age, D.B. WATERHOUSE, The British Musuem, 1964, Londres, pp. 100-105.

Référence:

Deux tirages similaires de cette série sont conservés au Museum of Fine Arts, Boston, accession n° 34.348 & 11.19455.


Adjugé :

65.000 euros