Aisin Gioro Pu Quan (1913-1991) surnommé Song Chuang

Aisin Gioro Pu Quan (1913-1991) surnommé Song Chuang

Pu Quan, peintre et calligraphe chinois qui acquis une grande renommée,  fut membre de la famille impériale de la dynastie Qing.

Il naît après la Révolution chinoise de 1911 qui met fin à l’hégémonie de la dynastie Qing. Passionné de calligraphie et peinture depuis son enfance, il a pu apprendre en évoluant entouré des plus grands chefs d’œuvres de la peinture chinoise et de grands peintres impériaux. Révélant son génie de manière précoce, il devient professeur de l’Université catholique Fu-Jen à Pékin à l’âge de 23 ans.

L’un des principes essentiels de la peinture chinoise est qu’elle ne relève pas seulement de la virtuosité technique, mais aussi d’une véritable démarche intellectuelle. Héritier d’une riche tradition familiale, Pu Quan unit à une maîtrise picturale remarquable une vaste culture, répondant ainsi parfaitement à l’idéal de l’« artiste accompli », notion centrale dans l’esthétique chinoise.

Pu Quan excelle non seulement dans l’art de la peinture, mais également dans la calligraphie et la poésie. Qu’il s’agisse de ses chevaux aux silhouettes dynamiques, de ses paysages empreints de lyrisme ou encore de ses compositions raffinées de fleurs et de bambous, il déploie avec aisance tout l’éventail des genres picturaux chinois. Sa profonde érudition irrigue chacune de ses œuvres et confère à son style une singularité qui le distingue durablement.

Pu Quan a été profondément marqué par la peinture de paysage impériale de la dynastie Song. Et c’est la technique, plutôt que la composition, qu’il s’approprie de cette période. Cette influence se manifeste particulièrement dans sa manière de peindre l’eau : rivières, cascades et ruisseaux évoquent le style de Ma Yuan (fl. 1190-1230).

À la fin des années 1950, Pu Quan entreprend un voyage avec d’autres artistes, armis lesquels Dong Shouping et Wang Xuetao, dans le cadre d’un périple organisé par le gouvernement communiste, suivant le même itinéraire que la Longue Marche. Ce voyage lui permet d’enrichir et de perfectionner ses représentations paysagères, approfondissant ainsi sa maîtrise de la peinture de paysages.

Mis à part les paysages, un des sujets favoris de Pu Quan sont les bambous, notamment à la fin de sa vie. Il a une grande maitrise de la calligraphie, notamment Caoshu, ce qui explique que ses branches de bambous soient représentées avec un style calligraphique.  Quand il peint des bambous, il utilise le même pinceau, du premier coup de pinceau jusqu’à la signature.


En 1944, un journaliste allemand, Fritz van Briessen, rencontra le peintre Pu Quan qui lui apprit à apprécier la peinture chinoise. Après plusieurs années d’amitié, Fritz van Briessen conserve de nombreuses peintures, dessins et photographies de Pu Quan. Les plus précieux documents ont été publiés dans son livre « Chinesische Maltechnik » (Technique de la peinture chinoise) édité en 1963.

C’est un grand honneur de vous présenter dans la vente de Pescheteau Badin le 22 juin, 103 peintures provenant de la collection de Fritz van Briessen. Ces œuvres ont traversé un demi siècle, ce ne sont pas uniquement des œuvres d’art de Pu Quan, mais aussi un témoignage de l’amitié entre ce journaliste allemand et ce peintre chinois. La collection proposée, par sa variété et sa rareté constitue une occasion unique d’apprécier le génie de Pu Quan, dont les œuvres sont interdites de sortie du territoire chinois depuis 2002.